Airboy

Salut les lecteurs, aujourd’hui on va parler d’un one-shot, ça faisait bien longtemps et pour le coup, j’ai choisi un excellent one-shot, Airboy.

Airboy est l’œuvre de James Robinson et Greg Hinkle, Robinson étant au scénario et Hinkle aux dessins, histoire à ne pas confondre avec les vieux comics Airboy.

Une histoire déjantée ​​

Le pitch de base est vraiment simple, James Robinson est un scénariste de comics qui travaille sur de nombreuses œuvres et à qui on demande souvent de ressusciter des licences mortes, de remettre en avant des personnages oubliés. Et un jour, Robinson reçoit un appel d’Eric Stephenson, directeur d’Image Comics, qui lui demande de ressusciter une licence, Airboy.

Robinson accepte avec beaucoup de mal cette offre mais il a un problème, il ne trouve pas l’inspiration, après tout, c’est compliqué de faire renaître un héros de la guerre pour qu’il soit au goût du jour, tout en gardant son univers assez dépassé. Du coup, Robinson ne voit qu’une seule solution, faire appel à James Hinkle, un dessinateur, pour plancher avec lui sur le projet.

Les deux hommes vont alors se retrouver dans un hôtel pour réfléchir à une idée de scénario, une vision de la chose, mais même à deux, ils n’avancent pas. Les deux hommes vont alors partir dans un bar pour se détendre un peu, en buvant de l’alcool, mais la soirée dérape, les deux hommes prennent de la drogue et d’autres choses terribles. Le lendemain matin, les deux hommes se réveillent avec une vraie gueule de bois et un homme se présente à eux, le véritable Airboy.

C’est à partir de ce moment que le comics prend son envol, que tout part légèrement en vrille par ce côté décalé. Les deux hommes commencent à se poser des questions sur leurs situations, sur la présence d’Airboy, sur le scénario de l’œuvre.

​ La place d’Airboy dans tout ça ?

Dans toute cette histoire, Airboy n’est pas qu’un simple personnage fictif, il possède plusieurs facettes, tout d’abord, il s’agit d’une hallucination collective de nos deux hommes, il est un peu comme une conscience ou une projection que ses deux hommes se font de lui. Vous l’aurez donc compris, Airboy n’est pas réel mais pourtant il agit sur le monde réel et c’est la toute la complexité du récit. Vu qu’Airboy est une projection, tout ce que fait le personnage est obligatoirement réalisé par un les deux artistes, exemple, si Airboy commence à délirer, c’est qu’un des deux hommes est drogué. Mais ce genre d’interactions, il y en a des tas et lorsqu’on commence à détecter qui fait réellement les choses, on découvre un autre aspect à l’histoire.

Mais j’ai aussi dit qu’Airboy est une conscience collective, il est la représentation du héros auprès des deux hommes et c’est à travers cette conscience qu’ils vont essayer de trouver des idées. Car Airboy se retrouve projeté dans notre monde et il commence à découvrir des choses. En voyant des différences entre les USA de son époque et les USA actuel, Airboy se pose de nombreuses questions. A-t-on vraiment gagné la guerre ? Ce pays est-il vraiment le mien ? Dois-je continuer à me battre pour que mon pays devienne celui-ci ? De nombreuses questions qui donnent beaucoup de profondeur à une simple hallucination.

Une véritable confession

Mais Airboy ce n’est pas la simple histoire de deux artistes qui cherchent l’inspiration pour un scénario, qui se drogue pour voir apparaître Airboy, car c’est bien plus que cela, c’est à la fois une satire et une véritable confession de la part de Robinson.

Dans son récit, il ne cherche pas à soigner son image, bien au contraire, il se confesse face à tous ses mauvais choix. Dès le début, lors de sa discussion avec Stephenson, Robinson ne veut pas accepter Airboy car il ne veut pas qu’on lui colle cette image d’auteur du « Golden Age », il ne veut pas être l’homme qui ressuscite des héros, il ne veut pas qu’on lui colle la simple histoire de « Starman » car il est bien plus que cela.

Et plus on avance dans l’histoire, plus nos protagonistes sont bourrés et plus les vérités sont révélées. Robinson nous dit qu’il en a marre, qu’il n’écrit que des mauvaises histoires, ne fait que des mauvais scénarios au point de ne plus croire en lui. Il pense avoir déçu ses fans au point de ne plus en avoir, il s’excuse même pour cela. C’est peut-être là toute la profondeur du récit et c’est ce que j’ai le plus apprécié dans ce comics.

Conclusion

Airboy est un chef d’œuvre à mes yeux, l’histoire est assez trash car nos héros plongent dans la drogue et font beaucoup de choses malsaines, il se retrouve en plein délire, mais derrière cela on a une vraie réflexion et confession de la part de Robinson. Le tout est vraiment bien géré et c’est un one-shot donc pas d’excuses pour ne pas le lire.